Points de pourcentage d'accroissement de la proportion de personnes nées à l'étranger selon l'hypothèse migratoire
Percentage points of increase of the proportion of persons born abroad by migratory assumption

Points de pourcentage d'accroissement de la proportion de personnes nées à l'étranger selon l'hypothèse migratoire
Percentage points of increase of the proportion of persons born abroad by migratory assumption

DERNIÈRES PROJECTIONS DE L'INSTITUT

DE STATISTIQUE SUÈDOIS

Juin 2018



Statistiscs Sweden (SCB) conduit des projections de population tous les ans en avril. Tous les trois ans, s’ajoutent à la projection dite centrale des projections alternatives fondées sur d’autres hypothèses (plus ou moins d’immigration que l’hypothèse centrale ou une fécondité plus forte ou plus faible ou des gains d’espérance de vie plus importants ou plus faibles). Chaque année, dans un rapport détaillé, SCB compare la projection précédente avec les résultats effectivement enregistrés et ajuste ses hypothèses. 2018 est l’une de ces années où SCB multiplie les hypothèses, après l’exercice de 2015. Un rapport de 217 pages détaille le travail accompli et les résultats pour la période 2018-2070. Il est en ligne, mais en suédois ! (https://www.scb.se/contentassets/b3973c6465b446a690aec868d8b67473/be0401_2018i70_br_be51br1801.pdf). On peut donc se faire une idée de la méthode à condition de se contenter d’une traduction automatique imparfaite. De toute façon, les résultats et hypothèses chiffrés sont accessibles en ligne en anglais grâce à une arborescence très bien conçue. On y distingue les projections les plus récentes des plus anciennes. Y sont présentés les résultats (population au 31 décembre et population moyenne par sexe, âge et par grande région de naissance, naissances, décès, émigrants et immigrants), les hypothèses et, tous les trois ans, les projections alternatives. Pour les exercices des années 2000-2006, seules sont disponibles des répartitions de la population projetée par sexe et âge. SCB élabore ses hypothèses en recueillant l’avis de groupes d’experts.

Compte tenu des incertitudes, ne sera retenue ici que la période 2018-2050. Seront envisagés principalement les hypothèses migratoires et leurs effets.

LA MÉTHODE

L’objectif est bien, comme en France, d’obtenir une projection de la population par sexe et âge, afin d’éclairer les politiques publiques. Mais la méthode est beaucoup plus sophistiquée qu’en France[1]. Cette sophistication reflète aussi l’étendue des données disponibles en Suède.

Alors que la France projette un solde migratoire global, comme Eurostat ou les Nations unies, la Suède projette séparément l’immigration et l’émigration pour différentes sous-catégories de populations : les personnes nées en Suède, celles nées dans les pays nordiques, celles nées dans le reste de l‘UE, celles nées dans le reste de l’Europe et celles nées en dehors de l’Europe en fonction de l’indice de développement humain des différents pays, tel qu’établi par les Nations unies (élevé, moyen, bas), soit sept sous-groupes.

SCB projette séparément la population née en Suède et les six groupes de populations nées à l’étranger. Des hypothèses migratoires sont donc établies pour chacun des sous-groupes et la Suède élabore des hypothèses de fécondité particulières pour chacun d’entre eux alors que, généralement, on ne tient compte d’aucun différentiel de fécondité. Dans les projections françaises, celles d’Eurostat et celles des Nations unies, on ne va pas au-delà de l’application de l’indicateur conjoncturel (ICF) global à tout le monde. En Suède, cet ICF est une moyenne pondérée résultant de l’estimation des indicateurs de fécondité des sept groupes de population élaborés à partir des tendances récentes. Il dépend donc de l’évolution du poids relatif de chacun des sept groupes. 

La Suède tient donc compte de la composition de la population par grande région de naissance pour accroître la performance de ses projections de population. Celles-ci permettent d’obtenir, chaque année, une répartition selon la région de naissance, mais rien sur la population d’origine étrangère, ce qui compliquerait considérablement l’exercice. Contrairement aux projections françaises ou à celles d’Eurostat, les projections suédoises n’ont pas envisagé l’hypothèse migratoire nulle qui permet pourtant, comparativement aux autres hypothèses migratoires, d’avoir une estimation grossière de la contribution démographique de l’immigration.

Hypothèses de fécondité

La fécondité des femmes nées en Suède est estimée par génération (cohorte d’années de naissance), dont l’évolution dans le temps est moins chahutée que l’ICF, et par rang de naissance. L’indicateur conjoncturel de fécondité est recalculé chaque année en fonction de ces taux par âge estimés dans les générations.

Pour chacun des six autres groupes de pays de naissance, l’indicateur de fécondité dans l’année (ICF), qui fait la somme des taux de fécondité par âge d’une année, est estimé directement, dans passer par les cohortes ni par le rang de naissance.

L’année 2017 donne une idée de la différence de fécondité selon que l’on est né en Suède ou non. Cette année là, l’ICF était de 1,69 enfant par femme pour les femmes nées en Suède, contre 2,17 pour celles nées à l’étranger, soit une moyenne de 1,78.

Dans l’hypothèse centrale, L’indicateur conjoncturel de fécondité est le plus bas pour les femmes nées dans un autre pays de l’UE (1,46 enfant par femme en 2018) et le plus élevé pour les femmes nées dans les pays où l’indicateur de développement humain (IDH) est faible (3,15 enfant par femme en 2018). Les femmes nées en dehors de l’Europe dans un pays dont l’IDH est élevé n’ont pas une fécondité plus élevée que celles nées en Suède ou dans un pays nordique. L’ICF est censé progresser très lentement chez les femmes nées en Suède, dans les pays  nordiques, dans le reste de l’UE ou dans les pays hors d’Europe à haut IDH, c’est-à-dire dans les groupes où il est inférieur à 1,8 enfant par femme en 2018. Par contre, il diminue pour toutes les autres, dans un mouvement de convergence vers les femmes dont la fécondité est plus basse, la plus forte diminution devant toucher les femmes en provenance de pays à faible IDH (2,30 enfants par femme seulement en 2050, cf. graphique ci-dessous). 

Hypothèses centrales de fécondité selon la région de naissance de la mère (indicateur conjoncturel de fécondité)
Main fertility assumptions by great region of birth (total fertlity rate)

Hypothèses centrales de fécondité selon la région de naissance de la mère (indicateur conjoncturel de fécondité)
Main fertility assumptions by great region of birth (total fertlity rate)

SCB a ajouté deux hypothèses alternatives de fécondité conduisant :

1)   à un ICF total qui passerait de 1,87 en 2018 à  2,18 en 2028, puis régresserait ensuite pour se stabiliser autour de 2,11 enfants par femme un peu avant 2040. C’est l’hypothèse haute ;

2)   à un ICF diminuant continument par paliers de 1,72 en 2018 à 1,64 en 2050.

Les hypothèses migratoires retenues par SCB jouent très marginalement sur cet ICF moyen, comme on le voit pour la projection centrale sur le graphique ci-dessous[2].

Hypothèse centrale de fécondité selon l'hypothèse migratoire et hypothèses alternatives de fécondité (indicateur conjoncturel de fécondité, total Suède)
Main fertility assumption according to migration assumptions and alternative fertility assumptions (total fertility rate, total Sweden)

Hypothèse centrale de fécondité selon l'hypothèse migratoire et hypothèses alternatives de fécondité (indicateur conjoncturel de fécondité, total Suède)
Main fertility assumption according to migration assumptions and alternative fertility assumptions (total fertility rate, total Sweden)

Si l’on compare l’ICF de la première année de projection (2018), pour les différents groupes de pays de naissance, avec celui projeté dix ans plus tôt, en 2008, on a une idée de la difficulté de l’exercice. Dans ses projections de 2008, SCB a surestimé la fécondité des femmes nées en Suède, dans les pays nordiques, les autres pays d’Europe et hors d’Europe dans un pays à IDH élevé, mais sous-estimé celle des femmes nées dans un pays non européen à IDH moyen ou faible. Et, au total, SCB a surestimé l’ICF de 0,12 point. Ce sont bien sûr les hypothèses sur les femmes nées en Suède qui pèsent le plus lourd dans cet écart. SBC s’attendait à ce qu’elles aient 1,85 enfant par femme en 2018, elles n’en ont eu que 1,66 (graphique ci-dessous).

Comparaison de l'indicateur conjoncturel de fécondité en 2017 projeté en 2008 à celui effectivement enregistré en 2017 selon la région de naissance de la mère
Comparison of the 2017 total fertility rate projected in 2008 and the observed total fertility rate in 2017 by mother's region of birth

Comparaison de l'indicateur conjoncturel de fécondité en 2017 projeté en 2008 à celui effectivement enregistré en 2017 selon la région de naissance de la mère
Comparison of the 2017 total fertility rate projected in 2008 and the observed total fertility rate in 2017 by mother's region of birth

Hypothèses de mortalité

SCB a introduit des hypothèses de mortalité identiques pour tous les groupes de pays de naissance. L’hypothèse centrale projette une amélioration de l’espérance de vie à la naissance de 4, 3 ans chez les hommes et de 3,3 ans chez les femmes d’ici 2050, faisant ainsi diminuer l’avantage des femmes de 3,4 ans en 2018 à 2,3 ans en 2050.

L’hypothèse haute garde à peu près le même avantage des femmes sur les hommes en 2050 (2,4 ans), mais avec une progression de l’espérance de vie de 6,4 ans pour les hommes et de 5,4 ans pour les femmes.

Hypothèse migratoire  centrale

L’immigration de personnes nées en Suède concerne des rapatriements de celles vivant à l’étranger. SCB a donc constitué un fichier de personnes nées en Suède et vivant à l’étranger, qu’il met à jour et à partir duquel il calcule des taux d’immigration en Suède par sexe et âge.

Pour les personnes nées dans les autres pays nordiques, l’immigration est calculée à partir de la proportion de celles qui l’ont déjà fait dans chacun des pays en 2016-2017, pour évaluer le risque de migration par sexe et âge vers la Suède dans les années futures, avec un point d’arrivée en 2070 correspondant au régime migratoire des années 1980-2017.

L’immigration des personnes nées dans le reste de l’UE est fondée sur la proportion d’immigrants vers la Suède observée dans chaque pays et leur répartition par âge en 2013-2017.

Pour les autres immigrants appartenant aux quatre autres groupes de pays (Autre Europe et trois niveaux de IDH), qui sont astreints à un titre de séjour, les données sont tirées de l’Office suédois des migrations. Pour chaque motif d’entrée (asile, travail, études, famille et autre), elles se réfèrent à des périodes plus ou moins étendues selon le groupe de pays pour fixer le nombre d’immigrants moyen qui entrera en Suède chaque année. La répartition par sexe et âge de ces entrants se réfère aussi à des périodes, qui ne sont pas toujours les mêmes.

Les émigrants sont déduits à partir de taux par âge.

Les taux d’émigration pour les nés en Suède, dans les pays nordiques ou dans le reste de l’Europe se réfèrent aussi à des périodes antérieures. Ainsi, par exemple, les taux d’émigration de personnes nées dans les pays nordiques et résidant en Suède seront les taux moyens de la période 2013-2017 en 2018, pour finir avec des taux d’émigration équivalents à ceux de 1990-2017 en 2070.

C’est le même principe qui est retenu pour les quatre autres groupes de pays, mais il est décliné par motif migratoire. En 2018, la référence est presque toujours 2013-2017. En 2070, les taux retrouvent des niveaux observés sur des périodes plus larges et variables selon le groupe de pays et le motif.

Par rapport à la dernière année enregistrée – 2017, premier point des courbes ci-dessous – les entrées d’étrangers sont projetés à la baisse, notamment les arrivées de ceux nés en dehors de l’Europe. Si l’on met de côté les flux de personnes nées en Suède, qui connaitraient une faible évolution, la régression des flux d’entrées et la progression des flux de sorties, notamment pour ceux qui sont nés en dehors de l’Europe, seraient censés conduire en 2050 à un solde migratoire des nés à l’étranger voisin de celui connu au début des années 2000, un peu inférieur à 30 000, contre 101 000 en 2017 (graphique ci-dessous).

Hypothèses migratoires centrales pour les personnes nées en Suède et celles nées à l'étranger (dont nées hors d'Europe)
Main migratory assumption for persons born in Sweden and those born abroad (total, those born outside Europe)

Hypothèses migratoires centrales pour les personnes nées en Suède et celles nées à l'étranger (dont nées hors d'Europe)
Main migratory assumption for persons born in Sweden and those born abroad (total, those born outside Europe)

Le solde migratoire des nés à l’étranger pour la dernière année connue – 2017 - représente un équivalent français de + 647 000 (soit 832 000 entrées et 185 000 sorties). Le dernier solde migratoire des personnes nées à l’étranger estimé par l’Insee est de +207 000 (274 000 entrées et 71 000 sorties) en 2015[3] ! C’est à peu près un rapport de 1 à 3.

SCB insiste beaucoup dans son rapport sur la fragilité des hypothèses migratoires.  C’est bien le cas, comme l’indique la comparaison entre la projection effectuée dix ans plus tôt (2008) avec les flux enregistrés effectivement en 2017. Les effectifs d’immigrants, tout particulièrement, ont été très fortement sous-estimés. Rien de ce qui avait été observé jusque-là ne laissait penser que la Suède connaîtrait un tel afflux d’immigrants dans la deuxième décennie du XXIème siècle.

 

Hypothèses migratoires  alternatives

Les modulations par rapport à l’hypothèse centrale touchent à la fois les entrées et les sorties comme l’indique le tableau ci-dessous. Dans l’hypothèse basse, une diminution des entrées se conjugue à une diminution des sorties pour aboutir à un solde migratoire frôlant les 20 000 en 2050. Dans l’hypothèse haute, comme dans l’hypothèse centrale, le solde migratoire diminue à la fois par une diminution des entrées et une augmentation des sorties pour atteindre 50 000 en 2050 (cf. tableau ci-dessous).

 

 

LES RÉSULTATS


La population de la Suède gagnerait 1,8 million d’habitants en 32 ans dans l’hypothèse centrale (soit +17 %), 2,8 millions dans l’hypothèse migratoire haute (soit + 28 %), mais seulement 718 000 habitants dans l’hypothèse migratoire basse (+7 %).  Soit + ou – 1,09 million entre l’hypothèse migratoire centrale et les deux hypothèses alternatives (avec 13 millions, 12 millions, ou 10,9 millions fin 2050 selon l’hypothèse migratoire retenue contre 10,1 millions fin 2017).

Aucune des hypothèses migratoires ne prépare les Suédois à envisager une répétition de ce qu’elle a connu dans les années 2010. Les hypothèses de SCB anticipent, au contraire, une croissance démographique qui va ralentir avec les flux.

Dans l’hypothèse migratoire centrale, la population de la Suède retrouverait, dans la décennie 2040, le taux de croissance des années 1990, avec un peu plus de 3 %, après avoir connu dans les années 2010 un taux supérieur à 10 %.

Le taux de croissance de la population serait encore de 6 % dans les années 2040 dans l’hypothèse haute, mais seulement de 1,2 % dans l’hypothèse basse, ce qui conduirait la Suède à une croissance démographique plus faible que celle des années 1970 pendant lesquelles les migrations n’étaient pas très importantes (graphique ci-dessous). Comme la mortalité est la même (hypothèse centrale) dans les trois hypothèses et que, comme on l’a vu, les hypothèses migratoires de SCB ont un faible effet sur la fécondité, le graphique ci-dessous donne une idée de la manière dont pourrait croître la population suédoise en fonction de l’hypothèse migratoire. Mais aucune, on l’a dit n’envisage autre chose qu’une décrue des flux migratoires.

Taux de croissance (enregistré ou projeté) de la population en Suède par décennie selon l'hypothèse migratoire (%)
Rate of increase (observed or projected) of the population in Sweden by decade and migratory assumptions (%)

Taux de croissance (enregistré ou projeté) de la population en Suède par décennie selon l'hypothèse migratoire (%)
Rate of increase (observed or projected) of the population in Sweden by decade and migratory assumptions (%)

Dans le cadre de l’hypothèse centrale, la population née en Suède augmenterait de 12 % en 32 ans, contre 40 % pour celle née à l’étranger. Et encore, l’accroissement des nés en Suède va devoir beaucoup aux naissances de parent(s) immigré(s). SCB n’a pas projeté ces naissances séparément, ce qui serait extrêmement compliqué. Mais il donne, pour l’hypothèse centrale, une projection du nombre de naissances par région de naissance de la mère. La graphique ci-dessous donne une idée de ce que produiraient l’hypothèse de décélération des flux combinée à une hypothèse de convergence de fécondité des femmes originaires des grandes régions du monde. La proportion de naissances de mère née à l’étranger augmenterait jusqu’au début des années 2030 (33,9 % contre 31,1 % en 2018) pour diminuer jusqu’à 26,4 % en 2050. Diminution qui touche davantage les naissances de mère née en dehors de l’Europe, les plus nombreuses (graphique ci-dessous).

Pourcentage de naissances de mère née à l'étranger (en ou hors d'Europe)
Percentage of births whose mother is born abroad (total, in Europe, outside Europe)

Pourcentage de naissances de mère née à l'étranger (en ou hors d'Europe)
Percentage of births whose mother is born abroad (total, in Europe, outside Europe)

La proportion de personnes nées à l’étranger continuerait de croître, au moins un certain temps, mais à un rythme de moins en moins fort, notamment par rapport à celui des dernières années 2010. L’hypothèse haute dessine une décélération avec une proportion de personnes nées à l’étranger de 26 % en 2050, l’hypothèse centrale, un léger recul en fin de période (22,7 % en 2050) et l’hypothèse basse une légère diminution à partir de la fin des années 2020 (19% en 2050, cf. graphique ci-dessous).

% proportion de personnes nées à l'étranger selon l'hypothèse migratoire
Percentage of persons born abroad by migratory assumption

% proportion de personnes nées à l'étranger selon l'hypothèse migratoire
Percentage of persons born abroad by migratory assumption

Lorsqu’on examine l’évolution de l’accroissement annuel, en termes de points de pourcentage, de la proportion de personnes nées à l’étranger depuis 1971, apparaissent très nettement les deux périodes de fortes demandes d’asile : celles en provenance des Balkans dans les années 1990 et celles plus récentes en provenance de Syrie, d’Afghanistan, d’Érythrée, d’Iran, d’Irak et de Somalie, avec un pic en 2016 avec + 0,8 point de pourcentage (cf. http://www.micheletribalat.fr/435984667). Les trois hypothèses migratoires anticipent une décrue plus ou moins rapide bien reflétée dans le graphique ci-dessous.

Derniers commentaires

28.11 | 10:40

À mon avis à la Doc de l'Ined sur le campus Condorcet ou à la BNF

27.11 | 23:14

Cette période de baisse étant due à la crise de 1929 (avec des effets sur l'emploi à partir de 1932) et à la 2e guerre mondiale.

27.11 | 23:13

Selon l'INSEE, la part des immigrés et des enfants d'immigrés augmente en France depuis 1911 (2,7%) jusqu'en 2021 (10,6%).
La seule période de baisse a été de 1931 à 1946.

27.11 | 22:57

Bonsoir

Où peut-on lire l'étude sur Crulai?

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Comme la plupart des instituts statistiques européens, SCB n’avait pas anticipé, dans ses projections antérieures, la crise migratoire qui s’est développée dans les années 2010. Il n’envisage d’ailleurs pas, avec un certain optimisme, que cela puisse se reproduire à l’avenir. SCB anticipe plutôt un atterrissage en douceur avec une décélération des flux, un mouvement de convergence de la fécondité par une décrue de celle des femmes nées en dehors d’Europe et une remontée de celle des femmes nées en Europe. SCB s’est pourtant trompé dans ses projections dix ans auparavant en anticipant une fécondité des natives qui atteindrait 1,85 en 2017 alors qu’elle ne fut que de 1,66 cette année-là. Comme l’Insee, SCB ne combine pas non plus ses hypothèses alternatives, par exemple, l’hypothèse haute en migrations et l’hypothèse basse en fécondité.

On ne peut pas lui faire le reproche de ne pas complexifier sa projection au point de ne pas permettre d’anticiper l’évolution possible de la population d’origine étrangère sur deux générations[4]. Ce serait très difficile. Au 31 décembre 2017, elle est de 31,6 %.

Par contre, une projection sans migrations serait la bienvenue. SCB a tous les moyens pour le faire de manière moins grossière que l’Insee en France. Cela permettrait d’estimer l’apport démographique de l’immigration qui ne se limite pas à grossir les rangs de ceux qui sont nés à l’étranger, mais apporte aussi des naissances, d’autant que la fécondité des natives est plutôt faible en début de projection.

Pour conclure, on aimerait que SCB, comme d’autres instituts se lancent dans des projections plus variées et moins « raisonnables ».

ANNEXE SUR L’INDICE DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN (IDH)

L’IDH est une mesure du développement établie par les Nations unies combinant les performances éducatives (nombre d’années d’études des 25 ans ou plus), l’espérance de vie à la naissance et le revenu national brut par habitant.

SCB a divisé les pays situés hors d’Europe en trois groupes selon que l’IDH est fort, moyen ou faible.

Ci-dessous, les trois listes de pays pour lesquels les Nations unies disposent d’un IDH, telles qu’elles figurent dans les annexes du rapport du SCB.

Pays hors d'Europe avec IDH élevé

Algérie, Antigua-et-Barbuda, Pays arabes unis, Argentine, Arménie, Australie, Azerbaïdjan, Bahamas, Bahreïn, Barbade, Bermudes, Brésil, Brunei, Chili, Colombie, Costa Rica, Dominique, Equateur, Géorgie, Grenade, Hong Kong, Iran, Israël, Jamaïque, Japon, Îles Vierges britanniques, Canada, Kazakhstan, Corée du Sud, Cuba Koweït, Liban, Libye, Malaisie, Îles Marshall, Île Maurice, Mexique, Nauru, Nouvelle-Zélande, Oman, Palau, Panama, Pérou, Qatar, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines, Arabie Saoudite, Seychelles, Singapour, Sri Lanka, Taiwan, Trinité-et-Tobago, Tunisie, Uruguay, Venezuela.

Pays hors d'Europe avec IDH moyen

Belize, Bhoutan, Bolivie, Botswana, République dominicaine, l'Egypte, Guinée équatoriale, El Salvador, Fidji, Gabon, Région de Gaza, Ghana,  Guatemala, Guyanne, Honduras, Inde, Indonésie, Irak, Jordanie, Cambodge, Cap-Vert,  Chine, Kirghizistan, Kiribati, Corée du Nord, Laos, Maldives, Maroc, Micronésie, Mongolie, Namibie, Nicaragua, Palestine, Paraguay, Samoa, Sikkim, Suriname, Swaziland, Afrique du Sud, Syrie, Tadjikistan, Thaïlande, Turkménistan, Ouzbékistan, Vanuatu, Vietnam, Vietnam,  Cisjordanie, Îles Samoa occidentales, Timor .

Pays hors d'Europe avec IDH faible

Afghanistan, Angola, Bangladesh, Bénin, Burkina Faso, Burundi, République centrafricaine, Comores, Djibouti, Côte d'Ivoire, l'Erythrée, l'Ethiopie, la Gambie, la Guinée, Guinée-Bissau, Haïti, Yémen, Kenya, Cameroun, République démocratique du Congo, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie,  Mozambique, Myanmar, Népal, Niger, Nigeria, Pakistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Rwanda, Îles Salomon, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Yémen du Sud, Sud-Soudan, Tanzanie, Togo, Ouganda, Zambie, Zanzibar, Zimbabwe.

[1] Pour la méthode Insee et les résultats des dernières projections (2013-2070), voir la page http://www.micheletribalat.fr/439133848.

[2] Les hypothèses de fécondité basse ou haute ne sont croisées qu’avec les hypothèses centrales en matière de migration et de mortalité.

[4] nés à l’étranger + nés en Suède d’au moins un parent né à l’étranger.

Commentaires

Jean-Marie

26.01.2020 04:24

Il y a économiste et économiste. J'ai précisé "sérieusement". Un beau carambolage sur autoroute augmente le PIB, mais son utilité m'échappe totalement !

David Pêpêche

26.01.2020 18:55

Le degré de pertinence du calcul du PIB est une autre histoire que sa calculabilité.
Les économistes libéraux regrettent que le travail des fonctionnaires et les dépenses de l'Etat soit intégré au PIB

Jean-Marie

15.06.2018 18:43

L'IDH est non crédible parce qu'il inclut le PIB qui est de fait incalculable sérieusement (même quand il n'intégre pas l'économie de la drogue et de la prostitution comme dans certains pays).

David Pêpêche

25.01.2020 21:11

Je suis économiste de formation et je peux vous certifier que le PIB est calculable et prévisible à long terme (sauf crise économique gravissime et autre Cygne Noir)